Les Invités : Oscar Gómez Mata & Mohamed El Khatib
Oscar Gómez Mata
Difficile de lui coller une étiquette : mettons qu’Oscar Gómez Mata « fait du théâtre ». Ce qu’il faut entendre ? Il écrit, conçoit, met en scène, décore, joue aussi parfois. Son côté rêveur et son accent basque le rendent immédiatement sympathique à ceux qui croisent son chemin. Preuve en est, les interprètes qu’il a petit à petit fidélisés avec sa compagnie L’Alakran, un chaudron artistique qu’il a créé il y a 20 ans tout pile. Deux décennies pour imaginer des performances drôles, philosophiques, souvent explosives et toujours poétiques qui suscitent sur scène des émotions absolues.
Le sémillant critique de théâtre Bruno Tackels ne s’y trompe pas : « Là est la magie de L’Alakran, un shamanisme de la scène, qui vrille et explose le pacte de fiction ainsi que la frontière en apparence assez claire entre le vrai et le faux. (…) Les performances de L’Alakran repoussent les limites du théâtre et en font un espace profondément libre, où tout est possible. »
A La Bâtie, Oscar Gómez Mata et sa compagnie présenteront Le Direktør, une adaptation de la géniale comédie de Lars von Trier, ainsi que des événements en tous genres – performances, rencontres, discussions, etc. – pour célébrer leurs vingt printemps.
Mohamed El Khatib
Il aurait dû être footballeur mais une blessure au genou l’a empêché d’entrer au centre de formation du PSG. Il bifurque alors vers Sciences po, signe une thèse en socio sur la critique dans la presse française tout en attendant patiemment d’être victime de discrimination positive. Marocain d’origine, élevé dans le Loiret, Mohamed El Khatib cofonde en 2008 le collectif Zirlib autour d’un postulat simple : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique. Le point de départ des créations du collectif est toujours une rencontre : avec une femme de ménage, un éleveur de moutons, un électeur du Front national, un marin.
Artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris, au Centre dramatique national de Tours et au Théâtre national de Bretagne à Rennes, El Khatib s’efforce de confronter le théâtre à d’autres médiums (cinéma, installation, etc.) et signe des textes d’une générosité et d’une intensité fécondes.
A La Bâtie, il présentera Moi, Corinne Dadat et Finir en beauté, dialoguera avec Alain Cavalier lors d’une conversation inédite présentée en avant-première et nous livrera, seul en scène, une conférence sensible intitulée L’Amour en Renault 12. Seront également projetés deux chefs-d’oeuvre du cinéaste Alain Cavalier, Pater et 24 portraits. Vaste programme !
Lire l'interview de Mohamed El Khatib
dans So Foot, juin 17